Voyage
Mon
La route est longue et sinueuse. C’est vrai, l’avant-gout du succès ne s’est pas fait attendre, mais je savais, comme tous les jeunes artistes, qu’il me restait un très long chemin à parcourir et que la quête du succès accompli n’a pas de fin. L’artiste, tel que je le concevais, doit être capable de visualiser clairement ses émotions les plus profondes.
J’ai voyagé pendant plusieurs années pour étudier les atmosphères et m’en imprégner. De légendes mettant en scène dieux et héros, sont nés mythes censés expliquer les passions et les péripéties divines. Le pourquoi et le comment restent un effort louable pour expliquer l’existence pourquoi et le comment restent un effort louable pour expliquer l’existence de toutes choses. C’est dans ce monde de rêve fait d’allégorie, de mythe et de fantaisie, que j’ai poursuivi mon voyage.
Toutes les mythologies, avec leurs arrière-plans énigmatiques, son liées aux angoisses, aux désirs et aux espoirs les plus élémentaires de tout homme. Elles apportent des réponses immortelles aux questions mortelles. Et ces réponses sont souvent convaincantes, parce qu’elles sont étayées par un panthéon de dieux, tout en s’exprimant dans un langage humain.
L’essence du mythe est le changement, la métamorphose. Le sang se change en corail, les larmes en ambre. Les amants décédés se muent en ruisseaux á la limpidité cristalline. C’est l’évocation permanente de la beauté des hommes à laquelle ils doivent leur existence. L’immortel devient mortel. L’animal végétal, le végétal minéral. C’est un cycle éternel, sporadiquement interrompu par une démarche de la nature ou des hommes.
Le monde créatif de l’artiste plane le long de ces sentiers mythologies, qu’ont admirablement décrits et chantes Homère et Milton, Joyce et Graves, Mozart, Wagner et Richard Strauss.
La bizarrerie et l’érotisme sont des valeurs essentielles de la mythologie. Ces récits « comiques » sont plus lyriques que les contes de Grimm et plus adultes que ceux de H.C. Andersen. La mythologie est la science fiction du monde classique dans lequel l’homme est suspendu entre ciel et terre, tel une supermachine.
Le vocabulaire de l‘artiste y introduit des signes symboliques. C’est grâce à lui que ce message peut être déchiffre et code. La maitrise technique, la composition, le jeu de la perspective et la fantaisie illustrent cette symbolique. Si l’on veut être en mesure de découvrir la clé de tous les mystères, il faut aussi pouvoir décrypter la symbolique des couleurs.
Indirectement et a différents niveaux, les allégories s’apparentent à un langage majestueux, dont les mots et les tournures ne dévoilent la réalité qu’à mots couverts.
Ce langage, qui est des plus raffines, est à double sens et conduit a plus d’une interprétation. Dans sa complexité, la communication visuelle est avant tout une fenêtre qui s’ouvre sur les émotions pour le meilleur et le pire, qui se base sur la dure réalité, et se laisse souvent envouter et dominer par des éléments féminins.
L’esprit tourmente de tout imagination artistique se nourrit du dilemme entre la créativité et le désespoir.
L’explication des allégories exige de l’homme une connaissance approfondie. Le cercle artistique est, en soi, l’un des mystères de la vie et constitue une partie importante du mythe et de l’allégorie.
L’artiste, encourage par la voix de la raison, cherche son salut dans le renouveau de son inspiration. Dans le rêve qu’il fait ensuite, le résultat est exprimé en images. Sa force prodigieuse réside dans son pouvoir de rendre l’invisible visible. En un trait, son pinceau peut créer une image, qui, à son tour, nous, entraine dans des aventures mystérieuses, parfois même désagréables. La fantaisie peut toucher au sublime comme au pittoresque. L’expression dramatique peut être à la fois passionnante et angoissante.
Ces peintures sont des visions fantastiques de l’ésotérisme de l’esprit. La force de l’imagination peut délivrer ou être gardée prisonnière.
L’art fantastique incite à la rencontre audacieuse avec l’inexplicable. L’inexplicable : un conglomérat de langage, de torpeur, d’insensé, de bestialité et de sexe.
“LE LANGAGE DE E. BORÉE”
La Bible, mythologie miltonienne et freudienne, suggère des images de sexualité mystique, de passion refrénée, de déchainement démoniaque et de béatitude céleste. Le sommet de la montagne, ou le point culminant et le plus pur de la nature, ne fait-il pas face, en effet, à l’obscur et au dépravé.
Enfin, l’art fantastique est un voyage sans fin dans l’imagination et le droit de s’accomplir soi-même.
L’allégorie et la fantaisie sont à la fois les moyens et les preuves qu’utilise l’expression des valeurs individuelles. Par une créature sensible qui apporte sa pierre à l’édifice du plus grand mythe de tous temps: